Entre Adélaïde et Melbourne

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Après avoir quitté la ferme de Kevin & Cindy, nous avons mis le cap sur Melbourne ! Nous avions trois semaines pour atteindre Melbourne étant donné que nous avions déjà réservé nos billets de ferry pour la Tasmanie.  Cette nouvelle étape nous a permis de découvrir l’état du Victoria. Contrairement au South Australia, cette région est beaucoup plus verdoyante et assez volcanique. On y trouve pas mal de relief (c’est en partie dû aux mouvements des plaques lors de la remonté de l’Australie qui s’est décrochée de l’Antarctique).

La faune y est aussi plus développée. Auparavant, la plupart de kangourous que nous croisions étaient morts sur la route (écrasés, la nuit), c’était assez rare d’en voir des vivants se balader. Ici les kangourous (et wallabys) sont beaucoup plus présents. Ils viennent même nous voir quand on campe afin de grapiller quelque chose à manger.
Nous avons aussi rencontré des koalas : perchés dans leur arbre, tranquillement assoupi… Plutôt rare de les voir se déplacer, ils passent leur journée à dormir et ne se déplacent que le matin tôt ou tard le soir.

Kevin & Cindy nous avaient recommandé de visiter les alentours de Mont Gambier. Et en effet, ça vaut le détour ! Le paysage local a été marqué par les anciennes activités volcaniques. On y trouve beaucoup de cratères, dont certains sont devenus des lacs. Le plus connu d’entre eux est le Blue Lake. C’est assez banal comme nom, mais ce lac a vraiment une couleur exceptionnelle.

Nous avons aussi visté le musée de la ville et vu un film parlant de l’histoire de la région (des aborigènes à maintenant). Il explique la formation des cratères, des lacs et aussi des «sinkholes» qui sont des gros cratères souvent reliés entre eux par des couloirs souterrains créés par l’eau. Nous en avons visités trois, dont un qui est devenu un magnifique jardin.

 

Vis ma vie de fermier ! :)

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DSC02249Nous sommes arrivés fin novembre à Adelaide et avons visité la ville ainsi que la région pendant près de 2 semaines. Adelaide est la plus grande ville (la seule ? ;)) de la région South Australia. Elle est assez plaisante, et est composée de longues rues quadrillées, un peu à l’Americaine… Le centre est tres facilement accessible à pied et nous y avons passé des après-midis sympas à nous y ballader.
Nous avons aussi profité du fait d’être entre ville pour aller à la bibliotèque afin de refaire nos cv : après 2 mois de vacances, nous avons pensé qu’il était temps de trouver du travail histoire de continuer notre voyage plus sereinement.

DSC02256Nous avons continué notre balade pendant quelques jours, en longeant la côte de la peninsule située au sud d’Adelaide dans le but de nous éloigner de la ville pour trouver un travail à la campagne. A Murray Bridge, nous nous sommes rendus dans 3/4 boites de prestas et autres fournisseurs d’emplois, mais sans succès. Ca nous a un  peu sappé le moral. C’est là qu’on a repensé au «Harvest Guide» qu’on nous avait donné à Espérance : un guide qui référence tous les principaux lieux de culture ainsi que les dates des récoltes. On a vu qu’au nord-est d’Adelaide, il y avait un tas de lieux le long de la Murray River où se faisait la récolte des «stones fruits» (fruits à noyau) : Barmera, Berri, Cadell, Loxton, Renmark, etc… On a décidé de se rendre dans la plus proche de toute : Cadell !

 

Cadell, c’est comme le Crozet ou Fericy en France. Ca ne vous dit rien ? Normal, c’est vraiment tout petit. Quelques maisons, dont la plupart sembles vides, une petite épicerie, un bar dans lequel la plupart du village se réunit, un terrain de pétanque autralienne, un camping et un free camp au bord de la rivière (c’est ça qui sauve tout ^^). A part, l’épicerie, il faut faire 25 km pour «aller en ville», et encore on y trouve que le minimum tel qu’un supermarché…

IMG_20151209_175318On s’est rendu au free camp (qu’on a trouvé grâce à l’appli Wiki Camp) pour la première journée. On a pu se baigner, pic-niquer au bord de l’eau. Le lendemain on s’est rendu à l’épicerie (on n’a rien trouvé d’autres où il y avait des gens) afin d’avoir des renseignements. On a été très bien reçu : on nous a indiqué 3 fermes où on pouvait surement trouver du travail. Super contents de cette rencontre et des infos qu’on a obtenu, on sort de l’épicerie et on se rend à la ferme la plus proche. Personne aux alentours. On décide d’attendre un peu et au bout de quelques instants, un fermier en tracteur arrive sur la route. Ni une, ni deux, on arrête le tracteur et on commence à discuter, se présenter et expliquer qu’on cherche du travail. Il s’avère qu’il gérait la seconde ferme sur la liste (oranges et vignes principalement). Au bout de 5 minutes d’échanges, il nous dit qu’il a du travail pour nous et 30 minutes plus tard on se retrouve à ramasser des oranges dans son champs ! 🙂 Bon, faut savoir que la cueillette d’oranges, c’est pas le top : payé à la caisse, faut grimper dans les arbres, on récolte pas mal de griffures sur les bras, des courbatures, mais malgré tout on est content d’avoir trouvé un travail ! 🙂 On fait ça pendant 3 jours avec un couple d’Espagnols, avant que le producteur vienne nous voir pour dire qu’il devait stopper sa récolte car les prix du marché étaient trop bas. On est déçus, mais il nous dit qu’il reviendra vers nous quand la cueillette reprendra.

Le soir-même, on se rend au camping pour prendre une bonne douche bien méritée et on croise les Espagnols et un autre couple de Bretons. On passe la soirée tous ensemble à boire du vin de la propriété en question et manger des crèpes faites par un cuisinier Breton !
Le lendemain, on décide de retourner au free camp profiter de la rivière avant de se rendre aux autres fermes pour chercher du travail. Finalement, pendant la soirée, les gérants du camping dans lequel nous étions la veille sont venus nous chercher en nous disant qu’ils avaient des amis qui cherchaient de la main d’oeuvre pour de la cueillette d’abricots. Le lendemain matin on se rendait donc chez Kevin & Cindy…

Kevin & Cindy possèdent une ferme bio qui fait des abricots, poires, pèches, prunes et vignes. Les fruits sont soit vendus tels quels, soit vendus sous la forme de fruits secs (séchés au soleil pendant plusieurs jours). Les caratéristiques principales de la ferme bio sont :
– pas de pesticides pour tuer les insectes et autres additifs,
– sécher les fruits naturellement (à l’aide du soleil) et non les sécher à l’aide de produits (comme ça peut se faire ailleurs),
– une certaine qualité de l’eau utilisée pour laver les fruits (testée tous les jours),
– et sûrement d’autres trucs qu’on ne sait pas…

On a été vraiment bien aceuilli par toute l’équipe, on s’est mis au travail immédiatement. Après la première journée de travail, on est resté pour l’apéro pour gouter le vin de la propriété. On a vraiment eu un bon premier contact avec eux.

La première semaine où on travaillait à la ferme, on vivait encore au camping puis les proprios de la ferme nous ont proposé une chambre chez eux et on n’a pas refusé, c’est bien mieux que le camping : Cadell ne se situe pas sur la côte ce qui fait que les nuits peuvent être très chaudes, surtout dans le van. Il y faisait encore 40 degrés à 22h… On a donc eu le droit à une chambre avec lit double et la CLIMATISATION ! Nous étions aussi en compagnie d’autres jeunes. La maison est vraiment bien amménagée : elle dispose de deux salons, dont un pour les wwoofeurs afin d’avoir un peu d’indépendance. Kevin et Cindy sont habitués à la vie en groupe, ils ont déjà reçus plus d’une centaine de wwoofeurs.

On a fait un mois de récolte d’abricots : boulot de 6h du matin à 15h, 7 jours sur 7. Donc les journées étaient bien longues et fatiguantes, surtout avec la chaleur qu’il fait ici. On a eu une semaine où il faisait 45-46 degrés… On participait à toutes les étapes de la ferme entre la récolte et la mise en boite des fruits. Nous avons aussi participé à la récolte des poires et des pêches durant le second mois.

Notre travail consistait à :
– ramasser les fruits dans les arbres,
– conduire le tracteur qui stock les fruits pendant la récolte,
– travail à la chaine sur les machines qui coupe les abricots,
– couper les poires à la main,
– placer les fruits au soleil,
– recupérer les fruits séchés,
– trier les fruits secs,
– laver les fruits à l’aide d’une machine,
– faire du packing : mise en boite des fruits pour la vente,
– entretenir la propriété : nettoyer, couper l’herbe, réparer l’arrosage automatique des arbres fruitiers (on est dans le dessert, y’a du sable partout mais il arrivent à faire pousser des trucs en arrosant à fond avec l’eau de la rivière),
– autres aides diverses telle que nourrir les canard et gérer les nouveaux nés. 🙂

Voilà pour le côté boulot. Ces deux mois nous ont aussi permis de vivre une très belle expérience humaine avec des australiens vraiment sympa, généreux et ouvert et qui nous ont reçu comme des amis le feraient. On a participé à de nombreuses fêtes avec leurs amis et famille. C’était beaucoup plus qu’une simple relation employeur-employé. Par exemple, nous avons passé la journée de noël dans leur famille (avec les autres wwoofeurs aussi) : il faisait chaud (37 degrés) et beau, on a bien profité de la piscine ce qui est assez déroutant le jour de Noël ! 🙂 On a eu l’occasion de manger du crabe (qu’ils avaient eux-même péché la veille) et des tonnes de viandes. En Australie, la viande ne coûte pas si chère par rapport au reste et ils font très souvent des barbecs… On a aussi passé le nouvel-an en compagnie des Australiens : Harley (un des jeunes employés de la ferme) nous a emmené dans une «fête de rue» dans le village : tout le monde sort dans la rue les tables de camping, les galcières, les packs de bière, les plats faits maisons…

Pour la suite, on quitte Cadell le mi-février pour aller vers Melbourne… Enfin on va voir de la ville ! (On a mangé une seule fois au fast-food en 2 mois… Faut faire 200 km aller-retour pour rendre visite à Ronald, donc bon…). Puis, on va en Tasmanie début mars (l’île au sud de l’Australie). On y va en bateau, donc on emmène Donovan ! 🙂
Ensuite, on va remonter vers le nord le long de la côte est. Notre ami Cyril nous rejoins à Sydney fin avril ! Grosse news ! On va visiter Sydney ensemble, puis aller en Nouvelle-Zelande tous les trois (pour, entre autre, faire le site du Seigneur des Anneaux !!!).

En conclusion de ces deux mois, nous pouvons dire qu’on est un peu triste que cette belle aventure s’achève, mais il est temps de reprendre la route pour visiter le reste de l’Australie ! 🙂

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Prochaine destination… dans 2176 km !

couvNotre cher Donavan et nous avons pris la route pour un périle qui comporte plus de 2000 km, un changement d’état, 2h30 de décalage horaire supplémentaire (soit + 9h30 au total), 4 pleins d’essence et un paquet de kangourous morts (promis, c’est pas nous ).

mapPour vous rendre un peu mieux compte, voici une carte. Sur le plan, on voyait bien des points avec des noms de ville entre les deux. On a naïvement pensé qu’il y aurait des petites agglomérations ou villages. Finalement ces points n’étaient que des points de ravitaillement en essence et nourriture rapide (les deux, étant hors de prix !). Notre idée initiale était de faire le trajet en une dizaine de jours le temps de visiter les environs. Mais finalement nous avons vite compris qu’on ne verrait que du desert. De ce fait, nous avons fait le trajet en 3 jours et demi à raison de 600 km par jour à une vitesse moyenne de 90km/h.

Malgré les journées à rouler sans croiser grand monde, les dodos sur les « aires d’autoroute » et le manque de douche, notre virée était très agréable ! On a eu l’occasion de voir plein de belles choses sur la route : paysages, végétation, animaux, panneaux et road trains ! 🙂 Déjà il faut savoir que cette autoroute (la grande autoroute Highway 1) n’a rien à voir avec l’idée qu’on peut s’en faire en Europe ! Une voie de chaque côté et seulement quelques voitures à croiser de temps en temps. Sur certaines portions, on croisait plus de carcasses de kangourous que de voiture dans les deux sens. Ils se font renverser la nuit, surtout par les road trains (camions de plusieurs remorques que l’on croise fréquement sur les routes Australiennes). Plus impressionnant encore, nous avons également croisé un convoi exceptionnel (plus exceptionnel encore que les autres). En tête de convoi, il y avait une voiture indiquant sur un panneau lumineux « 2 * 8 meters ». On s’est dit que cétait 8 mètres de long, mais en fait c’était 8 mètres de large ! 🙂

12On nous avait dit qu’on aurait l’occasion de croiser des carcasses de kangourous sur les route, mais nous étions loin d’imaginer qu’on pourrait en croiser autant (sur certaines parties de la route). On pouvait en voir plusieurs par kilomètres sur les bas-côtés. Du coup, cela attirait les charognards du coin. C’était vraiment impressionant de voir tant d’aigles si proche de nous en train de déguster leur plat. Nous avons pas vraiment pu les prendre correctement en photo, mais ils faisaient facilement plus d’1m50 d’envergure. (En se renseignant un peu, on a su qu’ils pouvaient atteindre plus de 2 m d’envergure.) Bref, ils étaient vraiment magnifiques !

Dans le genre insolite, on a également eu le droit à une traversée devant nous d’une troupe de 5-6 dromadaires ! lls ont juste traversé tranquillement la route sans tenir compte de nous. On entend beaucoup parler de l’Australie comme le pays des kangourous, mais c’est également celui des dromadaires ! Ces derniers ont été importés par les Européens en tant qu’animaux de bât au 19ième siècle. Ensuite, ils ont été relachés dans la nature. leur nombre s’élève aujourd’hui à près d’un million. C’était vraiment cool et inattendu de pouvoir assister à cela !

On a tous l’image de l’Australie avec ces panneaux jaunes… Alors pour vorte plus grand plaisir en voici une petite collection :). Vous noterez aussi qu’ici, les autoroutes peuvent également faire office de piste d’atterissage d’urgence !

A peu près à mi-chemin se trouve la plaine de Nullarbor (qui contrairement à son nom, vaut le détour ! ^^). La région doit son appelation à la traduction en aborigène de « sans arbres ». Le gros point d’intêret de cette région sont les falaises surpombant la mer.

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